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L'après-Lula

01 December 2010
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Que représente, pour le Brésil, la victoire de Dilma Rousseff aux élections d’octobre ? Elle signifie tout d’abord, bien entendu, la continuité du projet de Lula, c’est-à-dire une intégration sociale poussée – les statistiques indiquent que 50 millions de Brésiliens environ ont soit franchi le seuil de la misère soit été intégrés à une « classe C » (classe moyenne basse). Les uns commencent à manger mieux, les autres à s’acheter des biens de consommation durables tels qu’un réfrigérateur, un four à micro-ondes, ou même une voiture.

C’est là une des clés de l’extraordinaire popularité, inédite dans notre histoire, de Lula alors que prennent fin ses huit années de présidence, la Constitution ne l’autorisant pas – et il n’a pas souhaité l’amender – à briguer un troisième mandat. Mais ce n’est pas que cela. Si le sort des plus pauvres s’est amélioré, les nantis n’ont pas eu à payer pour ce résultat. Il n’y a pas eu de redistribution de la richesse, si l’on entend par là un transfert de richesses ou de revenus des plus riches vers les pauvres. La croissance économique a permis de pourvoir aux besoins des uns sans toucher aux avantages des ­autres.