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Déceptions et espoirs

08 April 2011
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Le discours de Bachar Assad a déçu non seulement la population syrienne mais aussi et surtout tous ses « amis » sur la scène régionale et internationale. Pour certains, ce discours était une déclaration de guerre puisqu’il a insisté sur la théorie de la conspiration dont la Syrie ferait l’objet. Il a ainsi précisé, à la manière de Bush fils, que celui qui ne soutient pas le régime dans toutes ses politiques est incontestablement considéré comme son ennemi. L’ennemi de la politique du régime devient forcément l’ennemi de la nation. 

Depuis l’éclatement des protestations dans les pays arabes en décembre 2010, les observateurs s’interrogent sur « l’exception syrienne » et sur les probabilités d’une imitation à échelle réduite de ce phénomène dans les rues de la capitale des Omeyyades. Les analyses ont été presque unanimes sur le fait que le régime syrien bénéficie d’une « légitimité » liée à sa position géopolitique, à sa gestion « réussie » des dossiers diplomatiques et à sa réintégration en 2008 sur la scène internationale. Cependant, les différentes dimensions de la situation intérieure n’étaient pas négligées dans les analyses mais leur impact sur d’éventuels mouvements populaires a été sous-estimé. Les soulèvements tunisien et égyptien ont démontré que ce n’était plus le cas. Les peuples arabes ont réussi à développé une maturité exemplaire dans leur quête vers la liberté et la démocratie.