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Les éléctions législatives égyptiennes : une nouvelle forme d'autoritarisme ?

06 January 2011
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Le rideau est tombé sur les élections législatives égyptiennes, considérées par les observateurs comme l’une des pires élections en Égypte depuis le retour du « pluralisme contrôlé » en 1967. Parmi les sept scrutins (1979, 1984, 1987, 1990, 1995, 2000 et 2005), le pire fut celui de 1995, marqué par l’absence de supervision judiciaire, laquelle était connue pour son intégrité et sa relative indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. Pour l’opposition politique égyptienne, la supervision judiciaire était sans doute une condition préalable et nécessaire pour la tenue d’élections transparentes. En 2010, pourtant, les élections suscitent encore plus d’interrogations que celles de 1995. Comment et pourquoi cela s’est-il produit ?

Le Parti national démocrate (PND) a été fondé en 1978 par une décision du président Anouar el-Sadate. Ce parti de l’État est donc né au sein même du pouvoir, ce qui a sans doute rendu difficile de le construire de manière démocratique. Il a réussi à attirer des centaines de milliers de membres « illusoires ». Il a également séduit des centaines de députés parlementaires, dont le but était d’obtenir une immunité parlementaire ou la mise en place de certains services publics. Le PND a survécu dans le chaos et l’anarchie, avec des membres sans aucun lien intellectuel, idéologique ou politique, certains appartenant à l’extrême droite, d’autres à la gauche populiste ; d’autres encore, nombreux, sont d’anciens islamistes qui ont pris le nom de « Frères du PND ». Même si le parti a inclus parmi ses membres des esprits brillants, ces derniers ont succombé au fait accompli, et ont oublié ou fait semblant d’oublier leurs idées réformatrices, cédant à la volonté de rester éternellement au pouvoir. ...