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La Bulgarie et la Roumanie dans le Pacte de stabilité

01 January 2003
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Lancé lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères, le Pacte de stabilité a vu le jour en juin 1999. Cette nouvelle structure a pour ambition d’accompagner les Balkans pendant la période transitoire précédant leur intégration dans les structures euro-atlantiques. Il s’agit également de contribuer à la stabilisation de la région à travers le renforcement de la coopération et la libéralisation du commerce. Comparer les évolutions des projets relatifs à la Bulgarie et à la Roumanie dans le cadre du Pacte de stabilité a pour but de souligner la particularité de deux pays dont la transition vers la démocratie présente des similitudes. La Roumanie et la Bulgarie, qui ont été exclues de la première vague d’adhésion à l’Union européenne, mettent en œuvre des stratégies nationales et régionales en liaison avec le Pacte visant à démontrer leur engagement irrévocable sur la voie des réformes. Les autorités politiques des deux pays prennent bien en compte la donne régionale, mais n’hésitent pas à appliquer des politiques cohérentes avec les intérêts nationaux. Le Pacte a su développer la structure initiale et dépasser ses ambitions de départ. Il s’est enrichi en développant des partenariats complémentaires d’autres initiatives régionales (SECI, OSCE et Conseil de l’Europe). Mais il a également contribué à donner vie à des projets régionaux spécifiques telle la Conférence des pays de la région du Danube. Le Pacte a largement contribué à la coordination des programmes de gestion que l’OTAN a imposés pour la mise à niveau militaire de la Bulgarie et de la Roumanie en vue de leur adhésion à l’OTAN. Enfin, nous assistons à l’évolution de la structure en passant de la diplomatie préventive à la coordination régionale dont la vraie mission est la gestion des conflits. Le rôle du Pacte a été souligné par des partenaires institutionnels européens qui ont vu sa mission s’enrichir une fois que les autorités politiques de la Roumanie et de la Bulgarie ont pris conscience de la continuité des missions nationales dans ce domaine et ont su l’encourager. Le Pacte de stabilité est une structure complexe qui suscite l’attention des partenaires occidentaux. Aujourd’hui, il a besoin d’évoluer. D’un coté, il faut en simplifier la structure, l’antenne régionale s’étant avérée inefficace. De l’autre, la coordination des multiples organisations et initiatives régionales est indispensable. Le concept de l’« appropriation régionale », une notion comprise d’emblée dans le Pacte, y a pris tout son sens par la participation des pays partenaires. Actuellement, une véritable réflexion est engagée au sein du Pacte et des structures partenaires afin de décider au mieux le partage des tâches dans la région. Le Pacte pourrait probablement évoluer vers une agence autonome si le cadre juridique était adapté. A vouloir trop en faire, le Pacte de stabilité se disperse entre le politique, le militaire et l’économique. La notion de stratégie semble se diluer ; quant à la stabilité régionale et à la sécurité, elles deviennent des notions surchargées de paramètres multiples. Le Pacte est-il une structure politique ou ne risque-t-il pas de perdre sa raison d’être ? Force est de constater que, depuis la mise en œuvre du Pacte de stabilité en 1999, la structure initiale a su s’adapter, de façon à répondre à l’urgence, dans un premier temps, et actuellement, pour aider les pays à envisager une deuxième étape pendant la période transitoire, celle de la coopération, du développement et des projets à moyen et à long terme. La voie empruntée par la Roumanie et la Bulgarie vers l’adhésion semble combiner l’application de politiques européennes mesurées et une évaluation réaliste de la situation en Europe du Sud-Est.