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Humanitaire et conflits armés. Les défis contemporains

06 June 2011
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L’humanitaire est un secteur pris en compte par la politique étrangère de l’Union européenne, d’autant plus crucial que la montée en puissance des acteurs non étatiques est prévisible à terme. À l’heure où, dans les situations de conflit et de violence, interviennent aussi bien des agences gouvernementales que des organisations internationales et des organisations non gouvernementales, ayant de surcroît des objectifs et des modes opératoires différents, l’action humanitaire doit faire face à de sérieux défis. Dans ce domaine, l’Union européenne défend les valeurs fondamentales que sont l’humanité, l’impartialité, l’indépendance et la neutralité. Se pose dès lors la question de savoir qui sont les acteurs humanitaires impartiaux, indépendants et neutres. Le CICR, depuis sa création, fonde son action sur la persuasion de toutes les parties aux conflits : la neutralité est donc pour lui une nécessité, tout comme l’indépendance et la distinction entre les rôles respectifs des militaires et des humanitaires (sans que cela empêche les contacts avec les forces armées). Cette position suscite ainsi des préoccupations quant aux perspectives d’une « intégration » de l’action humanitaire au sein de stratégies d’ensemble, à l’origine de controverses. Le CICR indique à cet égard ne pas participer aux approches intégrées. Parmi les défis majeurs pour le respect des obligations dont est porteur le droit international humanitaire figurent les déplacements de population en cas de conflit, dont la fréquence et l’ampleur sont aisément constatables (Colombie, RDC, Somalie, Philippines, Pakistan, Afghanistan, Kirghizstan, etc.). Pour n’aborder qu’un des aspects liés à cette problématique, si les camps de déplacés représentent parfois la seule solution envisageable, ils peuvent être à l’origine de nouvelles épreuves. Au cœur du débat sur l’efficacité apparaît la question de la coordination, laquelle s’impose entre les trois grandes familles de positionnement : les Nations unies, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et les ONG. Une organisation ne peut répondre seule à tous les besoins en tout temps et en tout lieu.