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11 Septembre : impact sur la PESD

01 September 2001

Il est bien évidemment difficile de tirer des conclusions définitives sur l’impact des attentats du 11 septembre. Toutefois, s’agissant de la PESD, trois séries d’effets sont envisageables, étant entendu qu’ils peuvent être parfois contradictoires entre eux et selon que l’analyse se place sur le court ou le long terme :
<b>Un effet accélérateur :</b>
L’urgence politique est désormais évidente : la sécurité devient une priorité pour tous les Etats membres et pour l’Union ; la PESD, qui fait partie de cette dynamique, doit être déclarée opérationnelle dès la fin de cette année, sinon les opinions publiques ne comprendraient pas l’inaction des Européens.
Les Européens vont être en première ligne, et sans doute tout seuls, pour gérer les Balkans. Les Américains vont en effet donner la priorité à la lutte anti-terroriste en Asie centrale et déléguer encore plus la gestion du Kosovo et de la Macédoine. <br />&nbsp; <br /><b>Un effet modificateur :</b>
Mais qu’est-ce que la PESD après le 11 septembre ? Toute la notion même de politique de sécurité est à repenser : quel sera le nouvel équilibre entre sécurité intérieure et extérieure ? La PESD, si elle reste définie comme la gestion des crises des autres, aura-t-elle le même degré de priorité ?
Les priorités du headline goal sont-elles les mêmes qu’avant le 11 septembre ? Les efforts doivent-ils davantage porter sur les moyens de projection, ou sur les moyens de protection (renseignement)?
Le maintien de la paix en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine doit-il intégrer plus systématiquement la lutte contre les réseaux du crime organisé susceptibles d’avoir des liens avec le terrorisme ? Autrement dit, que devient désormais le rôle et la définition d’une &quot; police for peacekeaping &quot; ?
Les missions de Petersberg doivent-elles s’élargir, et inclure tout ou partie de la lutte anti-terroriste ? Si oui, dans la mesure où les attaques terroristes ont entraîné l’activation de l’article 5 de l’OTAN, la PESD aurait-elle désormais une compétence article 5 ?
L’aire géographique des interventions européennes s’élargit-elle au Moyen-Orient jusqu’à l’Asie ? Si oui, les objectifs du headline goal ne sont-ils pas insuffisants ?
<b>Un effet de frein :</b>
En termes d’engagements financiers, les parlements nationaux accepteront-ils de donner autant de priorité à la stabilisation des Balkans qu’à la protection des citoyens européens ?
Si la lutte antiterroriste devient la priorité stratégique de l’OTAN, les Etats-Unis peuvent être encore moins enclins à accepter quelque autonomie européenne que ce soit en matière de sécurité